Ma vie en GIF

Un article en GIF pour donner des news et lâcher un peu de ce poids qui devient parfois difficile à porter, surtout ces derniers jours…

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La différence

Depuis le début de notre parcours pour devenir parents, je la ressens, cette différence. Enfin peut-être pas depuis le tout début, à l’époque (lointaine) où je pensais qu’on était « comme tout le monde ». Je ne connaissais même pas les notions de fertile/infertile et compagnie. Mais j’ai vite appris, pas vraiment eu le choix…

Différents parce que chez nous, le bébé n’a pas débarqué dans l’année qui a suivi l’arrêt de pilule. Différents parce que la PMA a été un beau plan foireux et que nous n’avons pas pu vérifier le fameux adage « t’as qu’à faire une FIV! ». Différents parce que notre bébé Miracle est arrivé quand on ne s’y attendait plus, et qu’on était quasiment les seuls à vraiment réaliser la chance qu’on avait à ce moment-là, et encore aujourd’hui, chaque jour (pour la grande partie de notre entourage, on avait juste enfin « relâché la pression »). D’ailleurs ils ont été bien surpris de constater que les années qui ont suivi n’ont pas vu une ribambelle de bébés débarquer, ben oui pourtant on avait enfin « trouvé le mode d’emploi » donc maintenant à nous la famille nombreuse! Ah non ? Zut alors… Il serait temps d’arrêter les « et le prochain c’est pour quand ? » et « bientôt le deuxième ! », ça commence à faire lourd…

Je ne comprends pas pourquoi un embryon a pu un jour s’accrocher et devenir mon boubou d’amour, et je ne comprends pas pourquoi ça ne s’est pas reproduit après. Ni pourquoi ça ne s’était pas produit avant, malgré tous nos efforts et nos espoirs. Je suis tellement heureuse d’être maman, qu’on soit parents, grâce à lui. Et tellement triste de ne pouvoir lui donner un petit frère ou une petite sœur, lui qui n’a déjà pas la chance d’avoir des cousins/cousines. Puis je me dis qu’avoir une famille « de sang » ne fait pas toujours le bonheur des gens, et qu’on peut se choisir une famille de cœur qui aura tout autant de valeur si ce n’est davantage. J’ai conscience des avantages à ne pas être « nombreux », à ne pas devoir me consacrer tout entière à une ribambelle de gamins, d’ailleurs ça ne m’a jamais fait rêver. Mais je souffre de ce non-choix, de cette injustice. ça me serre le cœur, ça me noue la gorge, quand je vois les autres enchainer les grossesses (je déteste toujours autant les PB), parler de leurs projets de vie sans même concevoir que ce n’est pas si facile pour tout le monde. Je la sens bien, la différence, quand je n’arrive plus à me taire devant tant de niaiseries et que j’affiche haut et fort, au boulot et ailleurs, que j’ai fait 4 FIV sans succès et qu’on ne peut pas savoir ce qui nous attend avant d’être plongés dedans jusqu’au cou. Mais même ça, ça n’arrête pas les RALC, parce que « dans la vie tout est possible » et que « ça arrive souvent pendant les vacances de toute façon ». Alors mon infertilité et moi, on s’en va boire notre café ailleurs. Parce qu’au final, cette différence, elle vient plomber l’ambiance. Et que j’ai beau chercher et m’exprimer de plus en plus sur le sujet, je n’ai pas encore trouvé d’autres galériens dans mon entourage…

Et maintenant c’est mon fils qui porte sa différence avec lui, comme si elle lui avait été transmise, en quelque sorte… A force de sortir des cases, on a fini par l’embarquer avec nous, et ça aussi ça me serre le cœur. On fait notre possible pour l’accompagner, pour l’aider à grandir, pour qu’il soit heureux et épanoui, mais dès que l’école reprend c’est le coup de massue. On était si bien pendant les vacances, dans notre bulle, j’aurais aimé ne jamais en sortir. Mais il a fallu y retourner, et même si c’est globalement moins violent que l’année passée, ça n’en reste pas moins pénible. Heureusement l’équipe éducative est bienveillante et nous avons même commencé à fréquenter le centre de loisirs, avec des animatrices attentionnées qui acceptent de changer des couches…

Nos efforts des mois passés ont porté leurs fruits; avec un coup de pouce d’une autre maman qui connaît bien tout ça et nous a donné de précieux conseils, nous avons obtenu un accompagnement pour les matins à l’école, ainsi qu’une aide financière qui nous permet d’alléger un peu la facture . Nous avons découvert un nouveau monde, tout aussi croustillant que le jargon PMesque. MDPH, AESH, CDAH, AEEH… Des dossiers, des bilans, des relances, un agenda bien rempli, tout ça pour que notre grand garçon soit accompagné au mieux et puisse évoluer en milieu scolaire ordinaire le plus longtemps possible. On ne lâche rien, ça on sait faire. Le rythme a repris, et bien que les séparations du matin restent compliquées, il s’ouvre doucement aux apprentissages scolaires. Et le voir grandir, progresser, entendre sa voix raconter plein de choses et ses éclats de rire devant ses livres, ça vaut toutes les galères et tellement plus 💜

J’avais envie de venir raconter un peu tout ça ici, sur ce blog qui a été si important pour moi, et qui l’est encore car il me rappelle le chemin parcouru et la solidarité rencontrée. Ce n’est plus vraiment un article sur l’infertilité, un petit peu quand même, avec autre chose en plus. Je me sens maman infertile, c’est un statut particulier et peu compris. Souvent cette particularité me pèse, et quand elle s’ajoute à celle de notre fils ce n’est pas simple du tout. Ici je peux en parler librement et cela m’est très précieux.

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Petit à petit

1 mot, puis 2, puis 3

Marcher, puis courir

Un sourire en coin, puis un prénom murmuré, tout doucement

Des éclats de rire en lisant Tchoupi, Petit loup et « Dodo Brun », et Pinocchio encore et encore

A ton rythme tu progresses, mon petit escargot

Une rentrée scolaire compliquée. Tu ne parles pas à l’école, tu n’es pas propre et tu restes à l’écart des autres enfants. La maîtresse a voulu nous rencontrer pour savoir si tu étais aussi silencieux à la maison. Elle a été surprise et heureuse de t’entendre nous parler pendant le rdv, elle qui en un mois n’avait encore jamais entendu le son de ta voix. Nous avons été surpris et secoués d’apprendre que tu étais muet à l’école, toi qui t’exprime tant avec nous, même si nous ne comprenons pas toujours tout ce que tu veux nous dire. Tu en as, des choses à dire pourtant, mais c’est difficile de trouver les mots et de les prononcer, alors parfois tu t’énerves, et d’autres fois tu préfères rester dans ta bulle.

Il y a l’organisation avec nos boulots pour pouvoir t’éviter le périscolaire matin et soir, et gérer les vacances scolaires. Il y a eu la galère pour trouver une orthophoniste, maintenant tu vas la voir chaque semaine, elle t’apprend des choses, t’apporte son aide pour que tu puisses t’exprimer plus facilement. Il y a des progrès, ça te demande des efforts. Heureusement tu as tes livres adorés pour te réfugier, ces histoires que tu connais par cœur et que tu nous demandes sans cesse de te raconter à nouveau. Et ces héros auxquels tu te compares sans cesse: « Ptit Loup aussi? Tchoupi aussi ? Dodo Brun aussi ? Pinocchio aussi ? »

Les prochaines étapes… Un nouveau bilan psychomoteur pour évaluer tes compétences et un éventuel besoin d’accompagnement, car la maîtresse et l’orthophoniste nous ont alertés sur un retard de motricité. Le bilan de la psychologue scolaire, qui est venue t’observer en classe à la demande de la maîtresse. Et le bilan de l’orthophoniste, pour voir ton évolution depuis le début des séances. Et toujours, nous au quotidien, à t’aimer, t’accompagner, te rassurer, te solliciter, t’encourager 💜 Malgré quelques coups de fatigue, d’angoisse, de ras le bol, nous faisons notre possible pour te donner le meilleur et répondre au mieux à tes besoins.

J’aimerais qu’on nous laisse tranquilles, avancer à notre rythme, à ton rythme. Sans te comparer à des normes, à des standards, sans parler de retard alors que tu progresses chaque jour. Cette pression me pèse et je fais de mon mieux pour t’en préserver. Ce n’est pas simple.

Il y a eu un clash avec ma mère, un de plus, un de trop, elle nous a critiqués sur notre « façon de faire » et nos « méthodes », qui selon elle sont la cause de tes « difficultés ». Je n’ai pas supporté ce jugement et je n’ai plus envie de la voir. Nous préférons nous appuyer sur des personnes bienveillantes, heureusement tu as un super papi et une super mamie – les parents de Loulou – qui assurent à fond malgré la distance.

Je n’écris plus beaucoup sur ce Blog mais j’ai gardé cette habitude de venir y déposer mes pensées encombrantes, pour repartir plus légère, plus forte.

Mon grand garçon 💜

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3 ans plus tard

Et voilà, nous y sommes arrivés, le jour tant attendu/espéré/redouté: la rentrée des classes! Difficile de réaliser qu’il y a trois ans, notre Miracle était encore bien au chaud dans mon ventre, en le voyant s’avancer fièrement dans la cour de l’école ce matin, avec son joli sac à dos.

Ce blog n’a plus vraiment de raison d’être, maintenant que nous avons tourné la page de la PMA et du parcours du combattant pour devenir parents. Je viens juste ici donner quelques nouvelles pour celles (y-a-t-il des hommes sur la Blogo ??) que ça intéresserait, étant moi-même toujours ravie de lire les nouvelles de celles que j’ai suivies pendant tant d’années. Parfois, une alerte WordPress me rappelle son existence, avec un « pic de vues » qui me laisse pantoise. Tous ces gens qui lisent mes histoires ? Mon parcours, mes galères, intéressent donc des lecteurs ? Ces lecteurs sont-ils eux-mêmes des galériens infertiles ? Probable. Ça me rappelle aussi que la PMA, l’infertilité, continuent d’exister en-dehors de nos souvenirs, ce dont je doute parfois quand je vois avec quelle facilité les personnes de notre entourage, proche et moins proche, se reproduisent sans même y penser. On pourrait croire que nous sommes les seuls au monde à avoir galéré. Même les quelques rares reportages sur lesquels je tombe, et censés traiter le sujet, ne font que l’effleurer avec d’insupportables raccourcis et happy-ends rose bonbon qui ne font que m’énerver.

Bref, donc par ici on peut dire que tout va bien. Au quotidien, je ne pense presque plus à nos galères passées. De temps en temps, à intervalles variables, mon cœur se serre, parfois les larmes montent, un court instant, puis vite balayées d’un revers de main. Rarement, un sanglot en solitaire. Les questions sur « le deuxième » se font de plus en plus rares, et dans mes bons jours j’en profite pour faire un petit exposé sur l’infertilité au pauvre ignorant qui a osé posé LA question. Il ne fera plus l’erreur. D’autres fois, je suis plus laconique (« j’aurais bien aimé mais malheureusement je suis déjà ménopausée. Oui à 36 ans, bizarre hein. »). J’essaie de parler de notre parcours à chaque occasion qui se présente. Quand on était dedans, c’était trop douloureux, aujourd’hui ça pique encore mais j’arrive à en parler sans pleurer (en général) et je pense qu’il est important de communiquer, de sensibiliser les gens. Surtout dans notre entourage où, comme dit plus haut, on est vraiment des extraterrestres.

Le Loutron grandit, il prend son temps, il est adorable (c’est très objectif bien sûr). Après nous avoir fait attendre pour arriver, il a pris son temps pour marcher (22 mois, là aussi ça fait jaser), et maintenant c’est le langage qui est sur le devant de la scène. Il progresse, à son rythme, et il y en aura toujours pour trouver que ce n’est pas assez rapide. On s’est quand même lancés dans un bilan orthophoniste (la galère pour avoir un RDV, même en PMA je n’avais pas connu ça…) mais nous, on voit bien qu’il progresse de jour en jour. Et ce matin, la rentrée à l’école maternelle, il y est allé tout seul, j’ai suivi pour déposer quelques affaires, il était très à l’aise et m’a dit au-revoir d’un air distrait en s’activant sur un tas de figurines. Le grand sujet du moment, à part le langage, c’est la propreté. Là aussi on aurait aimé lui laisser prendre le temps, mais avec l’école ce n’était pas possible. Il a bien progressé, ce n’est pas encore gagné cependant et on espère que le centre de loisirs l’accueillera quand même (sinon ben pour le boulot, ce sera un peu la mouise… vu qu’on n’a plus de nounou…).

Voilà donc les préoccupations principales de la MILK que je suis devenue. J’aurais aimé en avoir un deuxième, mais je sais la chance que nous avons de l’avoir lui. Nous avons définitivement tourné la page de la PMA et de l’adoption. Je ne prends pas de contraception, on vit, c’est tout. Au quotidien, avec Loulou, on s’inquiète, on rigole, on crie (un peu), on chante, on se balade, on range (beaucoup), on nettoie (beaucoup aussi), on profite quoi. Nous avons choisi de continuer tous les deux à temps partiel, pour garder le Loutron le mercredi et profiter de ce temps tous les trois. Depuis l’année dernière, nous sommes dans une belle maison dans un village, la campagne pas très loin de la ville. Un chien (surexcité et très gentil) nous a rejoints en début d’année. La lapine est toujours là, je réfléchis à lui reprendre un copain. J’ai repris l’équitation en club, avec une demi-pension à partir de la semaine prochaine (ma bouffé d’oxygène, hâte de reprendre après la pause estivale!). Et côté boulot, ce n’est pas l’extase mais je suis en train de changer de poste et ça se passe plutôt bien, sans trop de pression ni de trajet (vive le télétravail). On essaie aussi d’améliorer notre manière de consommer, moins et mieux; Loulou a une vraie longueur d’avance sur moi sur ce sujet.

J’ai toujours un vrai souci avec les annonces de grossesse et de naissance, je me suis fait une raison, c’est comme ça il faut l’accepter. Cette émotion fait partie de moi, ça ne sert à rien de lutter. Je n’aime pas ces annonces, je les redoute et elles me font toujours mal, mais je sais pourquoi, et je sais aussi que ça n’a rien à voir avec les personnes qui vivent ces évènements. Elles ne font que me renvoyer un écho de ma propre souffrance et de mon infertilité. Je ne fais plus semblant, je ne les fuis pas non plus, mais j’avoue que ce sera un soulagement quand on aura tous dépassé la quarantaine d’ici quelques années…

Voilà les news… Les « anciennes », je pense souvent à vous…

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Le (non) choix

Ces jours ci, je ressens plus intensément que d’habitude mon infertilité. Ça n’est bien sûr pas comparable à la détresse que j’éprouvais avant notre Miracle, aujourd’hui je suis maman et ça change tout.

Mais il y a quand même cette douleur, ce manque, cette frustration. Ne pas pouvoir choisir de retomber enceinte. Ne pas pouvoir espérer une seconde grossesse avec un petit pingouin, car des pingouins, il n’y en a jamais eu. Essayer de ne pas espérer un deuxième Miracle, parce que ça fait trop mal d’être triste à chaque cycle et de se projeter dans le vide.

Se protéger comme on peut. Savourer la vie à 3, se répéter inlassablement qu’on a eu une chance de fous.

Raconter des bribes de notre parcours à des collègues, à des amis, à des inconnus, pour ne plus laisser les préjugés et les idées toutes faites prendre toute la place. Non, on ne choisit pas toujours d’en avoir un deuxième ou pas, ni pour le premier ni pour aucun, tout le monde n’a pas la chance d’être en mesure de faire ce choix. Non, quand on veut on ne peut pas toujours. L’espoir et l’amour ne suffisent pas à franchir tous les obstacles. Non, le don n’est pas un choix aisé et anodin, ni un gage de succès absolu. Non, la PMA ça ne marche pas à tous les coups. Oui, on a eu la chance de dingue d’avoir un Miracle, mais ça ne veut pas dire qu’on a envie de continuer à en espérer un autre. Parce que l’espoir déçu, ça use, ça fatigue, ça plombe, ça gâche la vie qui continue d’avancer. Et qu’on a déjà perdu trop de temps, donné trop d’énergie dans ce combat. Et oui, l’infertilité ça existe vraiment, ça bouleverse des vies, des familles, des couples, et ça laisse des traces.

La famille proche semble avoir compris, il n’y a plus de questions déplacées, le Loutron est là et il prend toute la place. Il y a juste, parfois, une pointe au cœur, une larme étouffée, une pensée qui dérape. Un instant où on se dit que ça doit être cool d’être fertile, d’avoir le choix.

Et puis, il y a cet autre parcours qui repointe le bout de son nez… L’adoption est-elle encore une possibilité pour nous ? Comment l’appréhender, maintenant que notre fils est là ? Est-ce crédible, et est-ce raisonnable, d’espérer un petit frère ou une petite sœur par ce chemin là ? Nos esprits sont embrouillés par toutes ces questions. Pourtant il va falloir y réfléchir sérieusement, nous avons rdv dans 2 mois pour le 1er entretien de révision de notre notice d’agrément… 2 ans et demi après son obtention, beaucoup de choses ont changé, et ce n’est pas facile de savoir vers où nous voulons – et sommes prêts à aller…

Et pendant ce temps là… 💜
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[MILK] 21 mois

Un article MILK sur ce blog… Maman depuis 21 mois et des poussières de notre Loutron. Il grandit, il pousse, tout fin et énergique. On le voit changer jour après jour, surtout pendant ce confinement qui malgré quelques moments difficiles nous a permis de profiter de lui à plein temps pendant de longs mois, une chance inattendue.

Il a tout de même fallu commencer la nounou, doucement… On a hésité, on en a rencontré plusieurs, et on a fini par changer de personne. Grâce au confinement là aussi, on a pu détecter que la première ne nous convenait pas, et on a découvert ainsi les procédures de licenciement et les calculs compliqués pour mettre fin à un contrat qui au final n’aura servi à rien. On ne pouvait pas savoir, et finalement c’est mieux ainsi. La nouvelle nounou nous correspond plus, à la fois sur le plan pratique (horaires, proximité) et dans son mode de fonctionnement avec les enfants. Le Loutron y est allé 2 fois cette semaine. Ça a été difficile. Les nuits sont devenues (très) agitées, besoin de rassurer, de montrer qu’on est toujours là. Il s’apaise petit à petit, il y retourne mardi…

Notre fils grandit mais c’est encore un gros bébé. Il a un grand besoin d’être porté, il recherche le contact, il boit son biberon du matin dans nos bras. Il ne veut pas marcher, il excelle dans le 4 pattes et l’escalade mais se lâcher seul sur deux pieds est encore trop abstrait pour lui. Il se tient bien debout, il pousse divers objets, il nous imite à la cuisine et au jardin. Ses genoux et le dessus de ses pieds sont écorchés, ses pantalons déchirés s’entassent dans un tiroir. Bien sûr on a droit à une flopée de RALC, comme toujours. Dès qu’on sort de la norme il faut se justifier, être accusé de quelque chose. « Vous le portez trop », « vous le laissez aller partout dehors comme ça, ça ne l’incite pas à se lever », « il faut le pousser » (??), « vous le maternez trop »… Je ne les comprends pas toutes, que faudrait-il faire pour être un parent parfait selon ces gens là qui se permettent de juger ? Bien sûr ce sont ces mêmes personnes qui pensent que l’infertilité est dans la tête et que le don ou l’adoption ne sont que des formalités, alors bon… On relativise…

« C’est un tout terrain votre fils », celle-ci je l’ai bien aimée. Il file, il escalade, il crapahute, il nous fait plein de câlins, il mange tout seul, il essaie de mettre nos chaussures, il reste debout pour le changement de couches, il adore lire et danser, il adore les animaux.

J’ai pris rdv à la PMI pour faire un bilan, afin de savoir s’il a un blocage ou juste besoin de prendre son temps. On est tellement pressés de franchir les étapes, on compare tellement les enfants entre eux, comme si la vie était une compétition… Mais pour arriver où ? Je sais que ça n’a pas de sens, mais j’ai quand même besoin d’être rassurée et de savoir que mon bébé va bien, à son rythme. Et que s’il a besoin d’un coup de pouce, on saura le lui donner.

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Dans notre bulle

En cette période de confinement, nous faisons partie des chanceux. Nous avons déménagé une semaine avant le début des interdictions de circuler, et nous sommes donc tous les 3 (avec nos 2 lapinous) dans une grande maison avec grand jardin, dans un joli village à la campagne. Côté boulot, c’est télétravail pour Loulou et moi, peu de choses à faire et c’est tant mieux car on garde le Loutron avec nous.

Ce changement de lieu ayant coïncidé avec les nouvelles règles de travail et de déplacements, j’ai l’impression d’être en vacances. Nous passons beaucoup de temps dehors, le Loutron adore trafiquer dans les coins et recoins, Loulou s’est lancé dans un grand projet de potager, on ne voit personne à part quelques voisins et la boulangère… Une bulle un peu hors du temps, loin du stress, loin du bruit, loin aussi des souvenirs liés à la PMA que je suis contente d’avoir laissés derrière nous dans notre ancienne ville. Il ne reste plus qu’un carton contenant les dossiers et autres paperasses, soigneusement rangé au sous-sol, comme preuve des épreuves traversées. Et nos souvenirs qui parfois ressurgissent pendant un éclat de rire du Loutron, et pendant un instant alors, Loulou et moi nous regardons, les larmes aux yeux, la gorge serrée, encore éblouis de l’avoir auprès de nous.

Évidemment au quotidien tout n’est pas toujours rose, il y a les crises, les colères, les pleurs, un peu de fatigue aussi, mais ça c’est la vie « normale ». Alors on se relaie, on fait de notre mieux, et on essaie de savourer au mieux les bons moments.

Le Loutron va bientôt avoir 20 mois, et ne marche pas encore. Cela nous vaut un florilège de RALC, et un peu d’inquiétude aussi, bien qu’on soit plutôt confiants en se disant qu’il va à son rythme. Après tout, on l’a attendu 6 ans, puis on l’a forcé à sortir de mon ventre, alors maintenant il a bien le droit de prendre son temps notre loustic… Il cavale partout à 4 pattes, ses pantalons se déchirent les uns après les autres, il marche et se tient debout en se tenant à tous les supports qu’il peut trouver. Mais marcher seul ou en tenant la main, non ça ne l’intéresse pas… « Achetez lui des vraies chaussures », « Il faut le pousser », « Il va se lancer d’un coup, il y est presque », « Vous le portez trop »… Finalement ce n’est pas plus mal de ne pas pouvoir voir les gens, au moins au téléphone on peut facilement raccrocher… 😬

Dans la famille de Loulou, DNLP a encore frappé. Son cousin et sa copine attendent un petit gars pour juin, et ils ont appris lors de la 3eme écho qu’il était probablement atteint d’une grave maladie génétique, rare, de celles qui figurent au Telethon… Alors, à 7 mois et demi de grossesse, les médecins leur parlent d’IMG. Nous venions de leur donner des affaires du Loutron. J’avais été jalouse qu’elle soit tombée enceinte si facilement, « le lendemain de l’arrêt de pilule », et blessée qu’ils annoncent ça avec tant de légèreté en ayant connaissance de notre parcours. Le monde des fertiles peut lui aussi s’écrouler…

En cette période de temps suspendu, je pense à toutes celles et ceux qui attendent leur tour sur le quai, et pour qui tout est arrêté alors que l’attente habituelle est déjà interminable. Le fossé qui se creuse entre ceux qui attendent et ceux qui vivent. Le mur qui semble infranchissable, et qui parfois l’est vraiment. L’horloge qui tourne, la vie qui passe, l’espoir qui diminue, le temps perdu à attendre.

J’espère que ce blog donne de l’espoir, de l’énergie, ou au moins quelques informations, à des infertiles en plein combat ou en déroute. Je reçois quelques notifications, des « pics de lecture », et je me dis que mon témoignage sert peut-être à d’autres. Comme d’autres blogs m’ont aidée à l’époque.

Bon courage à vous, en confinement ici ou ailleurs, seul ou à plusieurs… prenez soin de vous 💜

L’aventure continue 💜

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Pensées

Repas de famille…

D’abord il y a M, qui a enchaîné ses 3 filles sans se poser de questions. Son mari rêve d’un garçon, mais replonger dans les couches non merci, et puis M se galère déjà bien assez à gérer le quotidien de sa jolie famille avec un papa très pris par son travail. Elle est à mi-temps maintenant, mais même ainsi c’est toujours la course.

Ensuite, il y a D, qui a enchaîné ses 2 garçons après avoir vu sa sœur M si heureuse d’avoir son premier bébé dans les bras. Sans se poser de questions non plus. Le premier a fait ses nuits très rapidement, un « bébé facile » comme on dit. Avec le deuxième ça a été plus sportif, alors ils vont s’arrêter là, ils ont déjà suffisamment à faire avec leurs deux bonhommes, et pas les moyens de déménager ni de pousser les murs de leur petit appartement.

Enfin, il a F, la petite dernière, qui jurait à qui voulait l’entendre que non jamais elle n’aurait d’enfant. Devenue une PB C1 sous nos yeux ébahis. Ma petite F que je connais depuis toute petite, presque ma sœur, la voilà devenue une PB qui se caresse le ventre et édicte haut et fort sa façon de voir les choses une fois devenue mère: le petit dans sa chambre dès que possible, et pourvu qu’il fasse vite ses nuits, et surtout pas d’allaitement, ni de nounou, ce sera crèche et rien d’autre, mais avec un boulot à temps plein à côté, pas question de prolonger le congé mat ou de prendre un temps partiel. Un enfant oui, mais finalement pour quoi faire ? …

Et moi, au milieu de tout ça, pensant très fort à mon Loutron resté à la maison avec son papa. Après une semaine de grippe cumulée avec une otite et une grosse poussée dentaire, il n’était pas question de le bousculer et de l’amener ici ce soir. Je pense à lui et je me rappelle – une fois de plus – notre parcours, tout ce long et douloureux chemin qui nous a mené jusqu’à lui, notre Miracle. Je vois tous ces fertiles, et je me dis – une fois de plus – qu’ils ne mesurent pas leur chance. Je me demande – une fois de plus – ce que ça fait d’avoir le choix du nombre d’enfants qu’on veut, et de quand on les veut. Je m’interroge sur la différence que cela créé dans nos relations à nos enfants, sommes-nous plus protecteurs, plus anxieux, plus maternants, quand on a attendu pendant des années avec l’énergie du désespoir ? …

Puis je pense à nouveau à nous, à notre confort de vie qui nous permet d’avoir des WE de 3 jours chaque semaine pour profiter encore plus d’être ensemble, à notre future maison et son grand jardin à la campagne, à la petite lapine que nous allons bientôt accueillir pour tenir compagnie à notre lapinou, à mon prochain tattoo…

Je me prends parfois à espérer qu’un deuxième Miracle arrivera, un jour, peut-être. Une étincelle qui ne s’éteint pas au fond de mon esprit. Mais ce n’est pas gênant au fond. La vie est pleine de surprises, et nous verrons bien où elle nous mène. Nous pouvons enfin vivre, faire des projets. Nous n’attendons plus. Et ça change tout.

 

 

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RALC spécial Noël

Tout avait pourtant bien commencé… Mais au milieu du repas elle a craqué… « Et quand vous aurez envie du deuxième »

Parce que ma mère n’arrive pas à accepter notre situation, qu’elle ne réalise pas qu’on a un miracle sur pattes à la maison, qu’elle persiste à ressortir cette phrase et à minimiser nos galères passées (et notre infertilité, toujours bien présente elle, même si on n’y pense plus autant qu’avant maintenant qu’on a notre Loutron).

Parce que j’en ai marre de l’entendre radoter et raviver notre douleur, je lui rappelle que je ne prends plus de contraception depuis 2012. Que l’espoir d’un deuxième est très très mince et que je suis en ménopause précoce, que mes ovocytes sont pourris, et qu’il est hors de question d’envisager un don, qu’on a tourné la page de la PMA.

« Mais pourtant c’est très simple, ça va vite, vous n’avez besoin que d’aller là-bas une semaine c’est tout. Et tu le portes donc c’est vraiment ton enfant. « 

Et voilà, le DO vu par ma mère. Avec la petite pensée semi cachée sur l’adoption qui va avec.

J’ai vaguement expliqué que c’était bien plus complexe et compliqué que ça, à la fois un cheminement personnel et une n-ieme épreuve physique et émotionnelle à traverser sans garantie au bout, qu’on ne le ferait pas et qu’elle ne pouvait pas se mettre à la place des gens concernés par ce parcours.

Ça l’a un peu calmée… Jusqu’à la prochaine fois…

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[Adoption] Le labyrinthe

Appel téléphonique – octobre 2018: « – Bonjour, nous souhaitons mettre à jour notre notice suite à la naissance de notre bébé Miracle. – Oui très bien, envoyez-nous un courrier. »

Courrier envoyé – octobre 2018: « Suite à notre appel, nous vous envoyons l’extrait d’acte de naissance de notre fils et sollicitons une mise à jour de notice. Merci mille fois. »

Courrier reçu – février 2019: « Nous avons bien reçu votre courrier nous informant du maintien de votre projet d’adoption, accompagné d’une déclaration sur l’honneur attestant qu’aucune modification n’est intervenue dans votre situation familiale depuis l’obtention de l’agrément. Merci. »

Mail envoyé – février 2019: « Il y a une erreur, nous avons au contraire informé d’un changement de situation (naissance du Miracle) et demandons une révision de notre notice. Merci mille fois. »

Courrier avec AR reçu – octobre 2019: « En date de mars 2020, vous n’avez pas effectué la démarche pour maintenir votre projet d’adoption. Sans réponse d’ici 15 jours, votre agrément sera abrogé. Salutation. »

Appel téléphonique – octobre 2019: « Bonjour, il doit y avoir une erreur, nous avons demandé une révision de notice, voir mail de février 2019. (Et puis on n’est pas encore en 2020.) – Non non nous avons bien enregistré votre demande, mais vous devez quand même envoyer un courrier tous les ans pour informer du maintien de votre projet. »

Nous ne sommes pas encore bien sûrs de vouloir continuer ce parcours, mais j’ai comme l’impression qu’on va avoir le temps d’y réfléchir…

Laby

 

 

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