Et voilà, nous y sommes arrivés, le jour tant attendu/espéré/redouté: la rentrée des classes! Difficile de réaliser qu’il y a trois ans, notre Miracle était encore bien au chaud dans mon ventre, en le voyant s’avancer fièrement dans la cour de l’école ce matin, avec son joli sac à dos.
Ce blog n’a plus vraiment de raison d’être, maintenant que nous avons tourné la page de la PMA et du parcours du combattant pour devenir parents. Je viens juste ici donner quelques nouvelles pour celles (y-a-t-il des hommes sur la Blogo ??) que ça intéresserait, étant moi-même toujours ravie de lire les nouvelles de celles que j’ai suivies pendant tant d’années. Parfois, une alerte WordPress me rappelle son existence, avec un « pic de vues » qui me laisse pantoise. Tous ces gens qui lisent mes histoires ? Mon parcours, mes galères, intéressent donc des lecteurs ? Ces lecteurs sont-ils eux-mêmes des galériens infertiles ? Probable. Ça me rappelle aussi que la PMA, l’infertilité, continuent d’exister en-dehors de nos souvenirs, ce dont je doute parfois quand je vois avec quelle facilité les personnes de notre entourage, proche et moins proche, se reproduisent sans même y penser. On pourrait croire que nous sommes les seuls au monde à avoir galéré. Même les quelques rares reportages sur lesquels je tombe, et censés traiter le sujet, ne font que l’effleurer avec d’insupportables raccourcis et happy-ends rose bonbon qui ne font que m’énerver.
Bref, donc par ici on peut dire que tout va bien. Au quotidien, je ne pense presque plus à nos galères passées. De temps en temps, à intervalles variables, mon cœur se serre, parfois les larmes montent, un court instant, puis vite balayées d’un revers de main. Rarement, un sanglot en solitaire. Les questions sur « le deuxième » se font de plus en plus rares, et dans mes bons jours j’en profite pour faire un petit exposé sur l’infertilité au pauvre ignorant qui a osé posé LA question. Il ne fera plus l’erreur. D’autres fois, je suis plus laconique (« j’aurais bien aimé mais malheureusement je suis déjà ménopausée. Oui à 36 ans, bizarre hein. »). J’essaie de parler de notre parcours à chaque occasion qui se présente. Quand on était dedans, c’était trop douloureux, aujourd’hui ça pique encore mais j’arrive à en parler sans pleurer (en général) et je pense qu’il est important de communiquer, de sensibiliser les gens. Surtout dans notre entourage où, comme dit plus haut, on est vraiment des extraterrestres.
Le Loutron grandit, il prend son temps, il est adorable (c’est très objectif bien sûr). Après nous avoir fait attendre pour arriver, il a pris son temps pour marcher (22 mois, là aussi ça fait jaser), et maintenant c’est le langage qui est sur le devant de la scène. Il progresse, à son rythme, et il y en aura toujours pour trouver que ce n’est pas assez rapide. On s’est quand même lancés dans un bilan orthophoniste (la galère pour avoir un RDV, même en PMA je n’avais pas connu ça…) mais nous, on voit bien qu’il progresse de jour en jour. Et ce matin, la rentrée à l’école maternelle, il y est allé tout seul, j’ai suivi pour déposer quelques affaires, il était très à l’aise et m’a dit au-revoir d’un air distrait en s’activant sur un tas de figurines. Le grand sujet du moment, à part le langage, c’est la propreté. Là aussi on aurait aimé lui laisser prendre le temps, mais avec l’école ce n’était pas possible. Il a bien progressé, ce n’est pas encore gagné cependant et on espère que le centre de loisirs l’accueillera quand même (sinon ben pour le boulot, ce sera un peu la mouise… vu qu’on n’a plus de nounou…).
Voilà donc les préoccupations principales de la MILK que je suis devenue. J’aurais aimé en avoir un deuxième, mais je sais la chance que nous avons de l’avoir lui. Nous avons définitivement tourné la page de la PMA et de l’adoption. Je ne prends pas de contraception, on vit, c’est tout. Au quotidien, avec Loulou, on s’inquiète, on rigole, on crie (un peu), on chante, on se balade, on range (beaucoup), on nettoie (beaucoup aussi), on profite quoi. Nous avons choisi de continuer tous les deux à temps partiel, pour garder le Loutron le mercredi et profiter de ce temps tous les trois. Depuis l’année dernière, nous sommes dans une belle maison dans un village, la campagne pas très loin de la ville. Un chien (surexcité et très gentil) nous a rejoints en début d’année. La lapine est toujours là, je réfléchis à lui reprendre un copain. J’ai repris l’équitation en club, avec une demi-pension à partir de la semaine prochaine (ma bouffé d’oxygène, hâte de reprendre après la pause estivale!). Et côté boulot, ce n’est pas l’extase mais je suis en train de changer de poste et ça se passe plutôt bien, sans trop de pression ni de trajet (vive le télétravail). On essaie aussi d’améliorer notre manière de consommer, moins et mieux; Loulou a une vraie longueur d’avance sur moi sur ce sujet.
J’ai toujours un vrai souci avec les annonces de grossesse et de naissance, je me suis fait une raison, c’est comme ça il faut l’accepter. Cette émotion fait partie de moi, ça ne sert à rien de lutter. Je n’aime pas ces annonces, je les redoute et elles me font toujours mal, mais je sais pourquoi, et je sais aussi que ça n’a rien à voir avec les personnes qui vivent ces évènements. Elles ne font que me renvoyer un écho de ma propre souffrance et de mon infertilité. Je ne fais plus semblant, je ne les fuis pas non plus, mais j’avoue que ce sera un soulagement quand on aura tous dépassé la quarantaine d’ici quelques années…
Voilà les news… Les « anciennes », je pense souvent à vous…